Le développement de l’Afrique interpelle d’abord l’Africain
L’Afrique ne peut convenablement être prise en charge que par ses propres filles et fils. Car on ne développe pas, on se développe. Aidons-nous nous-mêmes, et le ciel nous aidera. L’ADI est née d’un constat : celui de l’inefficacité de l’aide publique au développement à assurer le décollage économique de l’Afrique. Aujourd’hui enchaînée par le très lourd fardeau de la dette, l’éventualité du plein emploi en Afrique est de l’ordre du difficilement réalisable. Le marché africain n’est pas solvable. Or, à l’observation, l’une des raisons fondamentales de la stabilité politique et sociale de l’Europe, de l’Amérique du nord, du Japon et de l’Australie est justement le plein emploi, le travail étant devenu la pierre angulaire, l’élément fondamental de l’identité sociale du citoyen de l’ère industrielle.
Notre organisation entend partager à tous les Africains et les Amis de l’Afrique, l’idée d’un possible renversement de la situation actuelle par une re-orientation de l’action civique. Nous sommes un mouvement citoyen de re-création et d’accommodation de la société africaine à l’ère du modernisme, afin qu’elle puisse aussi bénéficier des avantages des progrès de la science et de la technologie.
L’amélioration de la condition de vie quotidienne de l’Africain, la paix et le développement sont au centre de notre initiative, et constituent un tout un et indivisible. Pas de développement sans paix durable, pas de vie heureuse sans un minimum de stabilité institutionnelle et de bien être matériel. C’est pourquoi notre ambition se veut plurielle, flexible selon les urgences. Tout comme la santé et l’éducation nous préoccupent au premier plan, la construction des autoroutes, le développement de l’agriculture et de la pêche nous interpellent. N’est-il pas honteux de toujours recourir au PAM (Programme Alimentaire Mondial) pour nourrir les habitants du nord Cameroun, du Soudan et de l’Éthiopie ?
Notre Cadre: L’Afrique dans son ensemble
Le cadre de notre action est le continent africain. L’ADI se veut un mouvement panafricain. Tout aménagement du territoire obéit a une stratégie politique et vise à atteindre des objectifs politiques clairement définis. Or, pour ce qui est du découpage territorial en Afrique, le concepteur des objectifs politiques n’était pas l’Africain. Par conséquent, les retombées de cette opération politique ne pouvaient être à l’avantage de l’Africain, dès lors qu’il n’a pas été le maître d’ouvrage de ce chantier. La création de l’état en Afrique et l’aménagement du territoire par les grandes puissances, de toute évidence, n’avaient pas pour ambition la résolution des problèmes africains, mais bien au contraire l’arrangement des situations (parfois contentieuses) entre puissances coloniales européennes. La mise en valeur du territoire des espaces colonisés s’est fait en réponse aux besoins des industries européennes. La construction des voies de communication par exemple obéissait plus à un objectif d’écoulement des matières premières qu’a un souci de facilitation de la communication entre Africains des villages lointains. Raison pour la quelle ces voies convergeaient toutes vers les côtes, au détriment d’un hinterland a jamais oublié.
Étant unanimement admis que l’on ne saurait concevoir un développement sans une véritable maîtrise de l’espace social, économique, politique et géographique, il devient illusoire de rêver du plein emploi en Afrique dans un cadre conçu et piloté par des personnes étrangères à l’Afrique. Le panafricanisme parait pour nous une des solutions envisageables pour toute entreprise de développement en Afrique. Car, il est essentiellement question d’assurer la re-africanisation de l’espace politique, social et économique de notre continent. Initiative africaine par excellence, le panafricanisme a l’avantage d’avoir l’Africain comme maître d’œuvre du chantier, l’Afrique au cœur de son design et les Filles et Fils d’Afrique comme bénéficiaires potentiels de l’œuvre. C’est donc l’amorce d’un réaménagement de l’espace africain avec l’Afrique et l’Africain au centre du projet.
Se voulant un mouvement des Africains de toute l’Afrique et de la diaspora (sans oublier tous les amis de l’Afrique), notre organisation se donne pour ambition de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de l’Africain, où qu’il se trouve sur le continent. C’est pourquoi la santé des citoyens de la région de l’Afrique australe nous préoccupe au même titre que la malnutrition de l’enfant Soudanais ou Éthiopien, ou encore les mutineries qui refusent tout simplement le droit à la vie à de nombreux enfants du continent. Nous pensons qu’en tant qu’Africain, nous avons obligation d’agir des lors que l’aide des autres a montré ses limites.
Source de la carte: Wikipedia